Petite histoire du "corniaud attelé", cheval du pauvre. Relevé sur Loiret.com, le site officiel du Conseil Général du Loiret... 1322 chiens attelés ont été recensés en 1925 dans le Loiret. Ils étaient utilisés pour le transport des marchandises au marché, d'herbe, de nourriture pour les bestiaux, de bois mort Un record. Et la preuve que les voitures à chiens eurent leur heure de gloire. |
Par nécessité. Mis à part le "coup de foudre" des photographes de l'époque pour ce moyen de locomotion peu ordinaire, cette profusion de voitures à chien dans le Loiret s'explique par le caractère peu accidenté du relief mais aussi par la pauvreté de la population. Faute de pouvoir acquérir un cheval ou un âne, bien des petits paysans ou commerçants ambulants avaient opté pour ce type d'attelage non par plaisir, mais par nécessité ! Les utilisations étaient diverses. Il s'agissait essentiellement du transport des marchandises au marché, d'herbe, de nourriture pour les bestiaux, de bois mort. Mais la voiture à chien rendait également dans nos villages à l'habitat dispersé de nombreux services, notamment aux postiers, écoliers, vieillards ou infirmes ainsi qu'à de nombreux marchands : boulangers, laitier, poissonnier... Des cages tournantes. Le transport n'était pas sans inconvénient comme l'attestent quelques anecdotes : Thérèse Arriveau, fille du boulanger de Cerdon se rappelait qu'au retour de l'école, le chien était attelé, la voiture déjà chargée et qu'elle partait en tournée sans même rentrer chez elle. À Gy-les-Nonains, Clovis Clozot se souvient du jour où leur chien de trait leva un magnifique lièvre et le poursuivit dans un guéret. Le harnais cassa, le chien se détacha et laissa sur place ses occupants obligés de rentrer à pied. Par ailleurs, la force motrice des chiens pouvaient être aussi employés dans des cages tournantes ou des manèges. C'était, par exemple, le cas à Gien où, au début du siècle, "les bains-douches" installés sur un bateau lavoir amarré en Loire étaient alimentés à l'aide d'une pompe elle-même actionnée par un chien escaladant indéfiniment une cage circulaire. La victoire du "progrès". Il existait également des manèges à plan incliné pour faire fonctionner écrémeuse, centrifugeuse, baratte, meule, etc... Ces appareils refirent leur apparition durant l'occupation. Toujours est-il que fortement décrié par les sociétés protectrices des animaux, les voitures à chiens ont disparu définitivement avant 1939. Non pas parce que la réglementation était devenue plus draconienne mais parce que l'élévation du niveau de vie et les "progrès" permirent aux "petites gens" de s'équiper progressivement de bicyclettes ou d'autres moyens de locomotion. N'oublions cependant pas l'importance de ces générations de "chiens de trait", la plupart simples "corniauds" qui permirent à de modestes agriculteurs ou artisans de vivre. Voire de survivre ! |